Festival Lucien Durosoir

Musique et Patrimoine

Musique de tout temps
Musique pour longtemps”

Mai musical Lucien Durosoir

Le 4 février 1903 Lucien Durosoir donnait à Paris la première audition française du Concerto de Brahms pour violon et orchestre. Le 28 janvier 1910, il donnait, en première audition hors de France, la Sonate de Gabriel Fauré pour violon et piano ; c’était à Vienne au prestigieux Musikverein. Sur une affiche regroupant la saison musicale 1910-1911 apparaissaient les artistes qui, avant la première Guerre Mondiale, se faisaient acclamer à travers l’Europe : les  pianistes Wilhem Backaus, Oscar Dasch, Alfred Grünfeld, Vera Shapira ; les violonistes Karl Flesh, Lucien Durosoir, Josep Zigetti, Joàn Manén, Bronislav Hubermann ; le violoncelliste Pablo Casals ; chanteurs et chefs d’orchestre.

Le 4 août 1914 le nom de Durosoir disparaissait des affiches de concerts pour apparaître désormais sur le bracelet d’identification du fantassin, debout dans la boue d’une tranchée de Champagne ou de l’Artois, sous un effroyable bombardement, le fusil à ses côtés, scrutant l’horizon dans l’angoisse et l’incertitude du lendemain.

 

La guerre

Le 7 juin 1915, dans une lettre à sa mère Lucien Durosoir raconte : « Enfin, je puis t’écrire… Voici 12 jours que nous étions à Neuville Saint Vaast. Quand nous sommes arrivés, la moitié du village seulement était occupée ; à l’heure actuelle, tout est enlevé et de plus nous occupons la 1ère ligne des tranchées boches en dehors du pays. Ça a été là de notre part, un effort dont on ne peut donner une idée. Il faut reformer le régiment car nos pertes sont lourdes : notre colonel est tué, beaucoup de compagnies n’ont plus d’officier, notre capitaine est tué, notre lieutenant et un adjudant blessés… Le régiment a perdu 1000 hommes tués, blessés, disparus. Ce pays de Neuville est d’une horreur qui dépasse tout ce que l’imagination peut enfanter. Il n’est pas détruit, il est écrasé, rentré sous terre… Plus de 1000 obus ont éclaté sur nous et le pays ; tu ne peux te faire une idée de cette guerre, je n’en perdrai jamais le souvenir. … Nous sommes restés 7 jours sans dormir… la nuit était éclairée par l’incendie car tout ce qui pouvait brûler, brûlait. On se battait au milieu d’une infection générale, car il y avait des centaines de morts gisant plus de trois semaines et des blessés râlant et gémissant… rien ne peut raconter ces scènes d’horreur. Je ne sais comment je suis encore vivant, car je croyais bien ne jamais sortir d’un pareil enfer. »

«  Lucien Durosoir sera le seul survivant de son escouade.

 

Le 16 mai  1915, il avait écrit à sa mère Louise : Je ne puis savoir ce que le sort me réserve, mais si je venais à disparaître, ce à quoi il ne faut pas penser, songe que ce sacrifice, que bien d’autres que moi ont consenti, a été fait pour sauver notre pays et les enfants, c’est-à-dire l’avenir. C’est pour eux que nous avons supporté tant de souffrances.

Il faudrait donc t’intéresser à des enfants, à des jeunes musiciens ; occupe-toi et soutiens de jeunes violonistes, cela occupera ta vie et sera une façon de me prolonger.   

 

La paix

Si l’homme est revenu après cinq ans de guerre, vivant mais moralement brisé, le violoniste virtuose a disparu, enseveli sous les ruines de l’Europe. Si je venais à disparaître, occupe-toi de jeunes musiciens : cette injonction impérieuse faite à Louise et que celle-ci n’a pas pu réaliser s’est transmise à ses descendants.

 

Il y a près d’un siècle, le violoniste compositeur Lucien Durosoir, à la recherche d’un havre de paix et de silence après tant de tourments, adopte en 1924 le petit village de Bélus au cœur du Pays d’Orthe pour y poursuivre son œuvre de compositeur, y vivre, y fonder une famille et y mourir, en 1955.

 

Naissance d’un festival

Dans ce contexte, choisir Bélus et la région alentour pour l’organisation d’un Festival Lucien Durosoir paraît légitime. Le rayonnement international de Lucien Durosoir ne peut qu’accentuer la valorisation de sa terre d’adoption.

 

La mémoire

Le festival Lucien Durosoir est l’occasion de privilégier de jeunes artistes en devenir mais également (- ce sera une façon de me prolonger – ) de prolonger la vie et l’œuvre de Lucien Durosoir.

Le « Mai Musical Lucien Durosoir » se déroule sur plusieurs sites, autour du mois de mai, date inaugurale du monument à Lucien Durosoir, réalisé par Aitor Mendizabal en mai 2019.

Calendrier 2025

Dimanche 13 avril, 17 heures
Château de Monbet (Saint-Lon-les-Mines, 40300)
Florilège romantique
Lorène de Ratuld
Chopin, Fauré, Debussy, Durosoir, Ravel

Samedi 3 mai, 17 heures
Château de Monbet (Saint-Lon-les-Mines, 40300)
Durosoir invite Poulenc
Mathilde Calderini, flute et Philippe Hattat Piano.
Création de la Suite pour flute et orchestre de L. Durosoir, version piano par Philippe Hattat.

Samedi 17 mai, 19 heures 30
Château d’Orion (Orion, 64390)
Grands concertos
Samika Honda, violon et Emmanuel Christien, piano
redonneront le concert joué à Berlin le 14 novembre 1903 par Lucien Durosoir,
avec l’orchestre philharmonique de la Sing-Akademie
En partenariat avec l’association Rencontre d’Orion
Concerto de Brahms, 3e concerto de Saint-Saëns, Symphonie espagnole de Lalo

Samedi 7 juin à 17 heures
Espace Henri Emmanuelli, (Mugron, 40250)
L’orchestre et la virtuose
Soirée Dvorak
En partenariat avec l’association Moments
Musicaux de Chalosse
Ensemble orchestral de Biarritz, Direction Yves Bouillier
Violon solo Eva Zavaro
Concerto pour violon de Dvorak, symphonie du Nouveau Monde

Samedi 21 juin à 17 heures
Château de Gaujacq (Gaujacq, 40330)
Miroir Fauré / Durosoir
En partenariat avec l’association Moments
Musicaux de Chalosse
Brieuc Vourch, violon et Vincent Mussat, piano
Miroir de sonates et pièces élégiaques

Panorama 2025

Mai musical Lucien Durosoir

Nous accueillons cette année :
Lorène de Ratuld (piano) au château de Monbet

Mathilde Calderini (flute) et Philippe Hattat (piano) au château de Monbet

Samika Honda (violon) et Emmanuel Christien (piano) au château d’Orion

Ensemble orchestral de Biarritz, Direction Yves Bouillier et Eva Zavaro (violon solo) à Mugron

Brieuc Vourch (violon) et Vincent Mussat (piano) au château de Gaujacq

Nos partenaires

Nous remercions chaleureusement
Le conseil départemental des Landes,
La communauté des communes de Terres de Chalosse,
Les communes de Gaujacq, Hagetmau, Caupenne, Laurède, Montfort en Chalosse, Mugron, Ozourt, Poyanne
Les curés des Paroisses concernées,
Le propriétaire du château de Gaujacq.